Chroniques d’un emballeur impertinent

Harmonisation en matière de gestion environnementale/sac plastique : La Belgique à contre-courant

Aux yeux du monde, la Belgique est réputée pour plusieurs choses : Ses bières, son chocolat, ses frites, ses gaufres, son humour, et parmi encore bien d’autres choses : ses compromis politiques.

Cette dernière catégorie est victime dans notre plat pays, du réchauffement politique ; et tend à fondre comme neige au soleil.

Alors qu’en Europe on parle de normes et d’objectifs communs à propos de l’environnement ; la Belgique nage à contre-courant avec une régionalisation de cette fonction ministérielle.

Ainsi donc, les rivières et fleuves traversant deux, voire trois régions différentes, verront leur gestion différemment administrée de l’amont à l’aval. Les poissons et la faune, devront donc bien choisir leur zone de vie, car l’eau n’aura pas la même couleur, ni le même goût.
En ce qui concerne l’emballage, il n’en va pas autrement.

Tentez d’imaginer le casse-tête pour la grande distribution, implantée dans toutes les régions et celui des commerçants qui voient leurs collègues d’autres régions payer moins cher un même produit.

Trois régions, trois réglementations avec des différences marquées. Chaque région voulant se distinguer de l’autre pour marquer son existence et son indépendance…

Un seul petit exemple ? Le sac plastique aujourd’hui.

A Bruxelles, à partir du 1er Janvier 2018, il devra faire au minimum 50 µ d’épaisseur. En Wallonie, depuis Septembre 2017 il doit faite minimum 60 µ d’épaisseur. En Flandre on peut toujours faire ce que l’on veut, mais on s’attache à mettre en place la collecte pour le recyclage. Beaucoup de communes pilotes s’y sont converties avec un apparent succès.

Chaque politicien prétendant bien évidemment être détenteur de la meilleure solution.

Alors est-ce juste ? Faut-il tourner le dos à cette situation ? Quel impact dans notre portefeuille ?

C’est là que cela risque de vous intéresser.

Car au final, cher consommateur, le surcoût se retrouve dans votre addition à la caisse. Ne croyez pas que le commerçant ait encore les moyens de prendre cela dans sa marge bénéficiaire.

La question soulevée ici n’est pas de savoir si le sac plastique est bon ou mauvais. Comme tout produit, il a des avantages et des défauts environnementaux, et prétendre le contraire dans un sens comme dans l’autre, serait absurde.

En attendant, le commerçant n’y comprend plus rien, et craint que demain se soit encore plus flou.

Car derrière ces différences, se cache une concurrence commerciale entre les régions.

Ainsi, une Wallonie déjà plus faible, impose à ses commerçants de toutes tailles, de supporter une charge d’achat d’emballages plus importante qu’un commerçant bruxellois ou flamand, pour au final devoir atteindre un même objectif environnemental fixé par l’Europe.

La question est de savoir si nous, consommateur, mais également l’environnement, devons encore être pris en tenaille entre nos politiciens ? Nous sommes les enfants d’un couple qui se déchire et qui prend ses enfants comme complice de leur désamour.

Pour le bien être de notre crédibilité sur la scène internationale, ne faudrait-il pas redorer notre blason, et redonner à notre fameux compromis à la Belge, tout son lustre d’antan.

Harmoniser la politique en matière de gestion des sacs plastiques, permettrait à la Belgique de nager dans le bon sens, et d’éviter de nous faire boire un bouillon indigeste.

Bon appétit !

 
Mathieu Defour